Alice aux pays des merveilles [prologue]

Très cher journal,

Pardon de t'avoir délaissé si longtemps, tu étais égaré dans le grenier. Je ne m'y suis aventuré que ce matin, tu étais posé sur un coffre, avec une fine pellicule de poussière te recouvrant. Cela devait faire déjà quelques mois que tu étais là. J'ai déchiré les premières pages, elles n'étaient pas intéressantes. La vie quotidienne d'une petite fille n'a rien de passionnant n'est-ce pas ? Le lapin est passé par là. Il était tout blanc, blanc comme neige. J'ai grandi tu sais journal. Beaucoup grandi. Les adultes appellent ça la croissance. Je commence à devenir, petit à petit, une femme d'après eux. Pourtant, le lapin avait une veste et un parapluie sous le bras. Je ne veux pas grandir. Dès que l'on devient adulte, on regarde les autres de haut, de trop haut, et après quand on tombe, on se fait encore plus mal. Je n'ai pas le vertige, mais je sais que plus la branche est haute, plus la douleur est forte si on glisse. Tu sais, il était en retard, très en retard, ses yeux rivés sur sa montre-gousset. Je l'ai suivi. Maman m'appelle. C'est l'heure du repas.

[...]

Cher journal,

Excuse-moi encore, je ne pense jamais à t'ouvrir et te donner un peu de mon temps. Tu n'as que cinq page de rempli en presque cinq ans. Heureusement que je ne suis pas écrivaine, je serais vraiment très peu productive. Il y avait une lettre pour moi aujourd'hui. Je l'ai ouverte. Tu sais ce qui était inscrit dedans ? "Tout le monde est fou !" C'est ce que me disait le chat au dessus de mon épaule. J'ai beau retourné le problème dans tout les sens, il a raison. Tout le monde l'est. C'est la seule explication aux choses qui se produisent ici bas. Il faut être fou pour oublier d'éteindre une bougie dans une bibliothèque. Tout a brûler. Les meubles, les livres, les gens. Trop d'intelligence tourne en folie. Petit journal, les fous ne font que passer, mais la folie reste, elle. Papa était sûrement fou, lui aussi. Le Cheschire est toujours là quand on ne s'y attend pas. Je ne lui ai rien demander, mais il ne cesse de me dire des choses qui sont pourtant, bien sensées. Je suis admise dans une école, je ne la connais pas, je n'ai jamais postuler pour aucune école. Il paraît qu'elle m'attend, qu'une place m'est réservé depuis longtemps. On ne m'a rien dit. On me cache toujours tout. Je n'aime pas les fous. Le lapin est toujours en retard. "Cette chenille consomme tout l'opium du peuple" rajoute le sourire du chat. Je crois que je vais y aller tout de même. Il y a toujours du bon dans la folie humaine.

[...]

Petit journal,

Savais-tu que le Lièvre de Mars aime le thé ? Je suis arrivée dans l'académie le jour de mon non-anniversaire. Le Chapelier voulait le fêter avec moi, j'ai du décliner son invitation, boire des herbes infusés dans l'eau peut paraître étrange je crois. C'est grand, très grand. Je crois qu'ici la phrase du Cheschire prend tout son sens. Ils ont un énorme jardin, bien plus grand que celui qui avait devant chez moi. Les gens sont tous toqués par ici. Il parait que le rire est le propre de l'homme, ne serait-ce pas plutôt la folie ? Le lapin court toujours, il doit peut être retrouver Absolem, il est surement en plein discours. Je ne sais pas ce que je fais ici. J'aurais du prendre une carte à l'entrée. Je ne sais pas où je suis. On m'a dit d'aller à l'administration. Peut être qu'ils pourraient m'expliquer ce que je fais dans un tel endroit. Et qui sont toutes ces personnes, elles n'ont pas l'air comme les autres. Elles sont étranges. Ils jacassent trop. Je ne comprend plus bien Cheschire. Je ne vois plus le lapin. Je ne sais pas où je suis.

J'apprenais mes leçons, je les apprend toujours, c'est important de savoir des choses. Ma soeur m'aidait quelques fois, mais j'aime bien apprendre seule. Les gens dérange toujours, ils empêche de réfléchir. Puis j'ai vu un lapin blanc qui courait, je l'ai suivi. J'ai toujours été curieuse de nature. Je me demandais où il devait aller pour être aussi pressé. Il regardait toujours sa montre. Mais les lapins, sa vie dans des terriers. Je n'ai pas hésité, je n'ai pas réfléchis, je suis aller dans le trou. Je n'ai pas conscience du danger je crois. Je ne me suis même pas demander comment j'allais en ressortir. Je suis tombée. Longtemps, très longtemps. J'ai eu le tant de boire un peu de thé. Je ne me suis absolument pas inquiété. J'aime lire, les livres sont passionnants, leurs histoire sont belles. Bien plus que les histoires qu'on vécut vos camarades. Je ne suis pas bête, mais peu être un peu trop crédule d'après certain. Je ne vois pas l’intérêt que l'on pourrait avoir à mentir. Moi, je dis toujours la vérité. Enfin, presque. Les autres nous oblige à mentir quelques fois, sinon ils nous prenne pour des idiots. Cheschire dit que c'est parce qu'ils n'assument pas leurs propres folies. Ils méprisent ceux qui vivent avec. Je n'aime pas les gens qui parlent trop, qui pensent tout savoir sur tout. La plupart du temps, ils ne comprennent rien, ne voient rien.

Bleu océan, c'est la couleur de mes yeux. Si je devais me décrire physiquement, je commencerais par là. Je parlerais surement aussi de mes cheveux dorés. Ils brillent presque au soleil. En réfléchissant, je suis tout entière dans les tons clairs. Ma peau est toute blanche, jamais bronzé. Je ressemble presque au lapin sur ce point là. Je ne suis pas spécialement grande non plus, le chapelier doit bien faire 10cm de plus que moi, il n'est pourtant pas très grand non plus... dans les 1m70 je dirais. Mais avec son chapeau il prend presque 30 cm, il l'adore. Mais je ne suis pas comme lui, je n'ai pas vraiment de style vestimentaire. Je m'habille comme n'importe qui, avec des couleurs. Les couleurs rendent les choses plus gaies. C'est joli.